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De retour à Rome, il exerça son emploi d’une maniere qui lui attiroit l’affection du peuple & la haine des grands. Son crédit s’augmenta de telle sorte, qu’il osa censurer vivement le conseil Romain dans le conseil même. Le camerlingue lui donna un soufflet ; mais Rienzi affecta de supporter cet affront avec patience, & se contenta, pour toute vengeance, de peindre à la porte du sénat un tableau emblématique, dans lequel il avoit fait représenter la situation des affaires d’Italie. Le peuple développa le sens, & commença à regarder Rienzi comme un homme capable de prendre en main ses intérêts. Il profita de cette disposition, & donna dans cette vue un autre spectacle à-peu-près de la même nature, où il invita la noblesse & le peuple. Enfin il fit une troisieme peinture prophétique sur sa propre élevation, & il l’accompagna d’un écrit dans le même goût. Après avoir formé ce plan, il fit une conspiration dans laquelle entroient plusieurs mécontens d’entre le peuple, & même des nobles & des gentilshommes.

Quand il les crut entiérement dévoués à ses intérêts, il résolut de les réunir. Tous les conjurés s’assemblent sur le