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des campagnes voisines, où vous trouverez des fourrages & des vivres en abondance ; de-là il vous sera facile d’envoyer faire des courses par-tout où il vous plaira : insensiblement vous avancerez vers Constantinople, dont je connois particuliérement le gouverneur ; je vous y précéderai, & je le disposerai à vous remettre la place ».

Léon ayant approuvé ces avis, Alacasée envoya à Peutace la lettre de l’empereur, & il exhorta le gouverneur, en présence des Comanes, à ouvrir les portes de la ville. Il le fit sans balancer, & reçut l’imposteur comme un vainqueur à qui il se soumettoit. Il l’invita à prendre le bain, & lui donna un grand souper, auquel Léon & tous ceux de sa suite s’endormirent d’un profond sommeil. Le gouverneur & Alacasée profitant de ce moment, égorgerent les Comanes, & jetterent leurs corps dans un souterrein : mais ils épargnerent Léon, pour le mener à Constantinople. Lorsque Anne de Lassene, mere de l’empereur, sut qu’il étoit arrivé, elle envoya un Turc, nommé Camire, pour lui crever les yeux ; & les Comanes, privés de leur chef, furent bien-tôt vaincus.