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immortelle & de céleste origine. Il étoit trop adroit pour faire d’autre réponse.

Quoiqu’il defendît l’amour des garçons comme un crime détestable, il ordonna aux villes du Pont & de la Paflagonie de lui en envoyer pour consulter l’oracle, & chanter les louanges du dieu. On lui envoyoit donc tous les trois ans des enfans des meilleures maisons, & de la plus jolie figure, dont il se servoit pour ses infames plaisirs. Il avoit établi une plaisante coutume : on n’osoit le baiser en le saluant lorsqu’on avoit plus de 18 ans ; il n’embrassoit que de jeunes garçons, qu’on appelloit pour cela les enfans du baiser, & donnoit sa main à baiser aux autres. Voilà comme il abusoit le vulgaire stupide, qui regardoit comme une faveur de voir caresser leurs femmes & leurs enfans. L’admiration & le fanatisme en étoient venus au point que plusieurs femmes se faisoient honneur en public d’avoir eu des enfans d’Alexandre, & prenoient leurs maris imbéciles à temoins de leur turpitude.

Lucien rapporte un dialogue du dieu & d’un prêtre du voisinage, dont on reconnoîtra l’esprit par celui de ses demandes.