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408 M A L F cier aux mœurs ; en tête de cette traduction est une V ie d’Ovide. L’édition est ornée de 194 gravures taille-douce, plus propres pres il fixer dans l’esprit des élèves, les différens sujets qu’à donner l’idée de la perfection de Part. Onu publié en 1805 une édition complète des 0Eum’es de lllalfilâtre, précédées d’une notice historique et littéraire par M2 Auger, 1805, in-12. « Le siècle dernier, dit l’auteur de la Notice historique, a vu périr zi la fleur de leur âge deux poëtes dont le talent, déjà prouvé par d’heureux essais, aurait sans doute un jour : illustré leur patrie. Je parle de Gilbert et de Maltilâtre. Tous deux étaient nés, ont vécu et sont morts dans l’indigence ; tous deux ont laissé de vils regrets, et une mémoire chère aux amis des lettres. Mais ce sont la les seuls rapports qu’ils aient eus entre eux. Gilbert était d’un caractère ardent et ombrageux ; irrité du peu de succès de ses premiers ouvrages, il s’en était venge par des satires pleines de verve, d’amertume et d’injustice. Par ce moyen il avait obtenu un peu de cette célébrité dont la soif le dévorait. Mais en même temps il

fêtait fait beaucoup d’ennemis :

son amour propre en exagéra le nombre et l’animosité il crut que tous les auteurs s’étaient ligues pour le perdre. A des dangers, sans doute imaginaires, il joignit une infortune trop réelle ; sa santé dépérit ; sa tête s’égara, et celui qui, doué d’un beau talent, pouvait fournir une carrière longue et heureuse, mourut à 29 ans, dans les horreurs du délire et de la misère. Mallilfitre, au contraire, avait une âme douce et confiante, aimant tous ceux qui Pantoulll 1 › MALH raient, et s’en faisant aimer sans peine. Plus sensible peut-être aux charmes de la composition qu’à ceux de la gloire, moins empressé d’être connu que jaloux de ll mériter, il jetait dans le silence et dans l’obscurité les fondemens de plusieurs grands ouvrages : il fut très - malheureux sans doute, mais son humeur n’en éprouva jamais la moindre altération ; la détresse et le travail, détruisant sa santé déjà faible, l11i causèrent une mort douloureuse et prématurée ; maturée ; mais au miiieu des maux sous lesquels S011 corps succombait, A il conserva tout le calme de la raison et toute la sérénité rènité de son âme. « M ; Niger, 3 connu par différentes productions. a publie sous le titre de Génie de V irgüe (4 vol. in-8°, 1810), tout ce qui a été conservé du travail de llllllfilâtre, sur les ouvrages du poëte latin ; MALHERBE FRANÇOIS 1›1 :), né il Caen, vers 1555, d’une famille noble et ancienne, se retira en Provence, où il s’attacha à la maison de Henri dïngoulême, fils naturel de Henri II, et s’y maria avec une demoiselle de la maison de Coriolis. Tous ses enfansmoururentavaut Un d’eux ayant été tue en duel par de l’îles, gentilhomme provençal, Malherbe’voulut voulut se battre, à lïîgc de 75 ans, contre le meurtrier. Ses amis lui représentèrent que la partie n’était pas égale entre un vieillard et un jeune homme. Il leur répondit : « C’est pour cela que je veux 111e battre f je ne hasarde qu’un denier contre une pistole. s On vint à bout de le calmer, et il consentit à recevoir de l’argent pour ne pas poursuivre de l’îles, et au lieu de le consacrer à l’érection d’un monument il son fils, 1