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qui, lui-même était normand, fut témoin de ce siége ; et s’il n’est pas bon poète, il est au moins historien exact. Son poème contient plus de douze cents, vers en deux livres. On le trouve dans le tome II de la collection de Duchesne ; et il a été réimprimé beaucoup plus correct avec des notes, dans les Nouvelles Annales de Paris, publiées par D. Toussaint Duplessis, bénédictin de la congrégation de Saint-Maur, en 1753, vol. in-4°. On en a donné depuis une traduction française. On a aussi de lui, Sermones V selecti, sub Abbonis nomine, éditi in tomo 9 spicileg. d’Acheryani ; Abbonis Epistola ad Desiderium episc., tom. 5, Bibl. PP Colon. 1618. Abbon mourut à l’abbaye de Saint-Germain-des-Prés vers l’an 923.

ABBON ou ALBON DE FLEURY, né dans le territoire d’Orléans vers l’an 945, se livra avec une égale ardeur à tous les arts et à toutes les sciences. Après avoir brillé dans les écoles de Paris et de Reims, il fut élu en 970, abbé du monastère de Fleury, dont il était moine. Il essuya bien des traverses de la part de quelques évêques, contre lesquels il soutenait les droits de l’ordre monastique. Ses ennemis lui attribuèrent quelques violences contre ses persécuteurs. Il écrivit, pour s’en justifier, une apologie, qu’il adressa aux rois Hugues et Robert. Il dédia quelque temps après aux mêmes princes un Recueil de Canons sur les devoirs des rois et ceux des sujets. Le roi Robert l’ayant envoyé à Rome, en 986 et en 996 pour apaiser Grégoire V, qui voulait mettre le royaume en interdit, le pape lui accorda tout ce qu’il voulut. Abbon, de retour

de ce voyage, alla travailler à la réforme de l’abbaye de la Réole en Gascogne. Il y fut tué dans une querelle élevée entre ses domestiques et les Gascons, le 13 novembre 1004. Fulbert de Chartres le nomme, dans une de ses épîtres, le philosophe très-savant et le maître de la France. On a de lui : I. Epitome de vitis Roman. Pontificum, desinens in Gregorio I, Moguntiæ, 1602, in-4o. II. Apologeticus adversùs Arnulphum, episc. Aurelianens. ad Hugonem et Robertum, reges ; cum codice Canonum à Pithoeis restituto et edito, Paris, 1697, in-fol., pag. 391. Item apud Acmonium in Vita Abbonis, cap. 8 et 9. III. Epistola ad L. Abbatem-Fuldensem, in tomo I, pag. 409. Miscellan Baluzii, Paris, 1678, in-8o. IV. Epistola Encyclica monachorum Floriacens de cœde Abonnis abbatis, ibid. Il est honoré comme martyr. Sa Vie a été écrite par Aimoin, son disciple, et on la trouve dans le tome 8 des Acta sanctorum ordinis Sancti Benedicti.

ABBOT (George), fils d’un tisserand, né, en 1562, à Guilford, dans le comté de Surrey, fut élevé à l’école latine du même lieu, d’où on l’envoya au collége d’Oxford. En 1597, on le choisit pour remplir une chaire à l’université. En 1599, il fut nommé doyen de Winchester, et, l’année suivante, vice-chancelier d’Oxford ; il remplit ce poste jusqu’en 1605. On l’employa à la nouvelle traduction de la Bible : en 1609, il fut évêque de Lichtfield et Coventry, et, la même année, transféré à celui de Londres ; en 1610, nommé à l’archevêché de Cantorbéry. Il eut le