Trop chiche serait-il qui ne voudrait permettra
qu’un autre à sa lanterne allumât sa chandelle[1].
Après il n’en aura pas moins de feu, pardi.
Quiconque a suffisance il ne lui faut se plaindre.
Et tu contes aussi que si nous nous parons
de cottes et de tels accoutrements de-prix,
c’est alors grand péril pour notre chasteté.
Et puis, la peste ! il faut, pour renforcer ton dire,
que tu cites ces mots, empruntés à l’apôtre :
« D’habits qui soient toujours et chastes et modestes
vous vous revêtirez, ô femmes (a-t-il dit[2]) ;
point de cheveux tressés, point de gaies pierreries,
comme perles, point d’or, point de riches atours ».
Sur ton texte, vois-tu, comme sur ta rubrique,
je prétends me régler autant que sur cela.
Tu as aussi conté que je ressemblais chatte :
car à chatte quiconque irait brûler la peau[3],
chatte dorénavant resterait au logis ;
au contraire si chatte a peau luisante et belle,
elle ne restera demi-jour en l’hôtel,
mais elle en sera hors devant que le jour crève
pour étaler sa peau et aller au matou.
D’où si j’ai beaux atours, messire le grognon,
je m’en irai courir pour montrer mon bureau.
Messire le vieux sot, qui te prend d’épier ?
Quand tu prierais Argus, oui, Argus aux cent yeux[4],
de veiller sur mon corps du mieux qu’il le pourrait,
voire, il ne me gardera qu’autant que je voudrai.
Je lui ferais la barbe à lui tout comme à toi.
Tu as aussi conté qu’il existe trois choses,
lesquelles choses font le tourment de ce monde,
et que la quatrième on ne peut l’endurer[5].
Cher sire le grondeur, Dieu abrège tes jours !
Tu sermonnes et dis que femme acariâtre
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