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De vers de qualité deviennent la pâture…
Des vers de terre fi !—c’est là le lot des gueux l

Peut-être foulais-tu plus modeste pelouse,
Qu’un quidam te promit le nom sacré d’épouse
Pour mieux te détourner du droit chemin, hélas !
Peut-être qu’en louant ta cambrure, ta grâce,
Il t’a conduit ainsi dans un vilain impasse
Où la vertu s’égare et tombe dans des lacs.

Peut-être à l’opéra ton parfait mécanisme
Sur le public a-t-il jeté son magnétisme,
Lorsque tu t’escrimais avec crâne vigueur,
Faisant vibrer les feux de ton immodestie,
Aux regards éhontés donnant la répartie
Lorsque des milliers d’yeux dardaient sur ta pudeur !

De ce pied immobile où maintenant est l’âme
Sur cet être inconnu qui distillait sa flamme ?
La partie immortelle en quelle région
Est-elle en ce moment ?… Est-elle dans la gloire ?
Ou la mort éteint-elle à jamais la mémoire ?
Noble et vaste sujet de méditation !



Philippe ! ô mon Roi.


Avec tes yeux chàtains si grands, regarde-moi
Philippe ! ô mon Roi !
Car à l’entour de toi resplendit l’opulence
Des dignités royales de l’enfance.
Sur mon cou maternel pose ta douce main,
Sceptre invisible encor d’un amour souverain ;
Moi je suis ton Esther, à tes ordres soumise,
Jusqu’à ce que vers toi s’avance la Promise,
Philippe ! ô mon Roi !