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sur cette dédicace ; Deshayes l’a citée dans son Voyage. 2° Le temple de Jupiter Olympien (le palais revêtu de marbre) existait en grande partie du temps de Cabasilas : tous les autres voyageurs n’en ont vu que les ruines. 3° Athènes était divisée comme elle l’est encore aujourd’hui ; mais elle contenait douze mille habitants, et elle n’en a plus que huit mille. On voyait plusieurs maisons vers le temple de Jupiter Olympien : cette partie de la ville est maintenant déserte. 4° Enfin la porte avec l’inscription :

C’est ici Athènes,
l’ancienne ville de Thésée,

a subsisté jusqu’à nos jours. On lit sur l’autre face de cette porte, du côté de l’Hadrianopolis, ou de l’ Athenae novae :

C’est ici la ville d’Adrien,
et non pas la ville de Thésée.

Avant l’apparition de l’ouvrage de Martin Crusius, Belon avait publié (1555) ses Observations de plusieurs singularités et choses mémorables trouvées en Grèce98. Je n’ai point cité son ouvrage, parce que le savant botaniste n’a parcouru que les îles de l’Archipel, le mont Athos et une petite partie de la Thrace et de la Macédoine.

D’Anville, en les commentant, a rendu célèbres les travaux de Deshayes à Jérusalem ; mais on ignore généralement que Deshayes est le premier voyageur moderne qui nous ait parlé de la Grèce proprement dite99 : son ambassade en Palestine a fait oublier sa course à Athènes. Il visita cette ville entre l’année 1621 et l’année 1630. Les amateurs de l’antiquité seront bien aises de trouver ici le passage original du premier Voyage à Athènes ; car les lettres de Zygomalas et de Cabasilas ne peuvent pas être appelées des Voyages.

" De Mégare jusques à Athènes il n’y a qu’une petite journée, qui nous dura moins que si nous n’eussions marché que deux lieues : il n’y a jardin en bois de haute futaie qui contente davantage la vue que fait ce chemin. L’on va par une grande plaine toute remplie d’oliviers et d’orangers, ayant la mer à main droite et les collines à main gauche, d’où partent tant de