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conservent toutefois quelques souvenirs de ce qu’ils ont été. On les reconnaît à la pureté de leur langage : comme des sirènes, ils charment ceux qui les écoutent par la variété de leurs accents… Mais pourquoi parlerais-je davantage d’Athènes ? La peau de l’animal reste : l’animal lui-même a péri.

" A jamais votre ami,
" Théodore Zygomalas.
" Protonotaire de la grande église de Constantinople. "
Constantinople, 1575.

Cette lettre fourmille d’erreurs, mais elle est précieuse à cause de l’ancienneté de sa date. Zygomalas fit connaître l’existence du temple de Minerve, que l’on croyait détruit, et qu’il appelle mal à propos le Panthéon.

La seconde lettre, écrite à Crusius par un certain Cabasilas, de la ville d’Acarnanie, ajoute quelque chose aux renseignements du protonotaire97.

" Athènes était composée autrefois de trois parties également peuplées. Aujourd’hui la première partie, située dans un lieu élevé, comprend la citadelle et un temple dédié au Dieu Inconnu : cette première partie est habitée par les Turcs. Entre celle-ci et la troisième se trouve la seconde partie où sont réunis les chrétiens. Après cette seconde partie vient la troisième, sur la porte de laquelle on lit cette inscription :
C’est ici Athènes,
l’ancienne ville de Thésée.
On voit dans cette dernière partie un palais revêtu de grands martres et soutenu par des colonnes. On y voit encore des maisons habitées. La ville entière peut avoir six ou sept milles de tour ; elle compte environ douze mille citoyens.
" Siméon Cabasilas,
" De la ville d’Acarnanie. "

On peut remarquer quatre choses importantes dans cette description : 1° Le Parthénon avait été dédié par les chrétiens au Dieu Inconnu de saint Paul. Spon chicane mal à propos Guillet