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Zygomalas)

Au docte Martin Crusius, professeur des lettres grecques et latines à l’université de Tubinge, et très cher en Jésus-Christ.
" (…) Moi, qui suis né à Nauplia, ville du Péloponèse peu éloignée d’Athènes, j’ai souvent vu cette dernière ville. J’ai recherché avec soin les choses qu’elle renferme, l’Aréopage, l’antique Académie, le Lycée d’Aristote, enfin le Panthéon. Cet édifice est le plus élevé, et surpasse tous les autres en beauté. On y voit en dehors, sculptée tout autour, l’histoire des Grecs et des dieux. On remarque surtout, au-dessus de la porte principale, des chevaux qui paraissent vivants et qu’on croirait entendre hennir95. On dit qu’ils sont l’ouvrage de Praxitèle : l’âme et le génie de l’homme ont passé dans la pierre. Il y a dans ce lieu plusieurs autres choses dignes d’être vues. Je ne parle point de la colline opposée, sur laquelle florissent des simples de toutes espèces, utiles à la médecine96, colline que j’appelle le jardin d’Adonis. Je ne parle pas non plus de la douceur de l’air, de la bonté des eaux et des autres agréments d’Athènes : d’où il arrive que ses habitants, tombés maintenant dans la barbarie,