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Mais depuis, Marcus Brutus, après avoir occis Caesar, se trouvant le plus fort en Asie, le rencontra par cas d’adventure, et après lui avoir faict endurer tous les tourments dont il se peut adviser, le feit finalement mourir. Les cendres du corps de Pompeius furent depuis rapportées à sa femme Cornelia, laquelle les posa en une sienne terre qu’il avoit près la ville de Alba. "



Fragment d’une Lettre de J.-B. d’Ansse de Villoison, membre de l’Institut de France, au professeur Millin, sur l’inscription grecque de la prétendue colonne de Pompée.

Le professeur Jaubert vient de rapporter d’Alexandrie une copie de l’inscription fruste qui porte faussement le nom de Pompée. Cette copie est parfaitement conforme à une autre, que j’avais déjà reçue. La voici avec mes notes et avec ma traduction :


1 TO…WTATONAUTOKRATORA
2 TONPOLIOUCONALEXNDREIAC
3 DIOK H. IANONTON …TON
4 PO … EPARCOCAIGUPTOU.


Ligne première, TO. Il est évident que c’est l’article ton.

Ibidem, ligne première,…WTATONAUTOKRATORA. Il est également clair que c’est une épithète donnée à l’empereur Dioclétien ; mais pour la trouver il faut chercher un superlatif qui se termine en wtaton, par un oméga (et non par un omicron, ce qui serait plus facile et plus commun), et ensuite qui convienne particulièrement à ce prince. Je crois que c’est osiwtaton, très-saint. Qu’on ne soit pas surpris de cette épithète : je la vois donnée à Dioclétien sur une inscription grecque découverte dans la vallée de Thymbra (aujourd’hui Thimbrek-Déré), près la plaine de Bounar-Bachi, et rapportée par Lechevalier, N o 1, page 256 de son Voyage dans la Troade, seconde édition, Paris, an VII, in-8. On y lit : TWN OCIWTATWN HMWN AUTOKRLTORWN DIOKLHTIANOU KAI MAXIMIANOU ; c’est-à-dire de nos très-saints empereurs Dioclétien et Maximien. Sur une autre inscription d’une colonne voisine, ils partagent avec Constance Chlore ce même titre, osiwtatoi, très-saints, dont les empereurs grecs et chrétiens du Bas-Empire ont hérité, comme je l’ai observé ibidem, page 249.

Ligne 2, TON POLIOUCON ALEXANDREIAC. C’est proprement le protecteur, le génie tutélaire d’Alexandrie. Les Athéniens donnaient le nom de polioucox à Minerve, qui présidait à leur ville et la couvrait de son égide. Voyez ce que