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qui se trouvent encore au nord de Jérusalem, à la distance marquée par Josèphe. Saint Jérôme parle aussi de ce sépulcre. Les savants qui se sont occupés du monument que j’examine ont laissé échapper un passage curieux de Pausanias 43.  ; il est vrai qu’on ne pense guère à Pausanias à propos de Jérusalem. Quoi qu’il en soit, voici le passage ; la version latine et le texte de Gédoyn sont fidèles :

" Le second tombeau était à Jérusalem… C’était la sépulture d’une femme juive nommée Hélène. La porte du tombeau, qui était de marbre comme tout le reste, s’ouvrait d’elle-même à certain jour de l’année et à certaine heure, par le moyen d’une machine, et se refermait peu de temps après. En tout autre temps si vous aviez voulu l’ouvrir, vous l’auriez plutôt rompue. "

Cette porte, qui s’ouvrait et se refermait d’elle-même par une machine, semblerait, à la merveille près, rappeler les portes extraordinaires des sépulcres des rois. Suidas et Etienne de Byzance parlent d’un Voyage de Phénicie et de Syrie publié par Pausanias. Si nous avions cet ouvrage, nous y aurions sans doute trouvé de grands éclaircissements sur le sujet que nous traitons.

Les passages réunis de l’historien juif et du voyageur grec sembleraient donc prouver assez bien que les sépulcres des rois ne sont que le tombeau d’Hélène ; mais on est arrêté dans cette conjecture par la connaissance d’un troisième monument.

Josèphe parle de certaines grottes qu’il nomme les Cavernes royales, selon la traduction littérale d’Arnaud d’Andilly ; malheureusement il n’en fait point la description : il les place au septentrion de la ville sainte, tout auprès du tombeau d’Hélène.

Reste donc à savoir quel fut le prince qui fit creuser ces cavernes de la mort, comment elles étaient ornées, et de quels rois elles gardaient les cendres. Josèphe, qui compte avec tant de soin les ouvrages entrepris ou achevés par Hérode le Grand, ne met point les sépulcres des rois au nombre de ces ouvrages ; il nous apprend même qu’Hérode, étant mort à Jéricho, fut enterré avec une grande magnificence à Hérodium. Ainsi, les cavernes royales ne sont point le lieu de la sépulture de ce prince ; mais un mot échappé ailleurs à l’historien pourrait répandre quelque lumière sur cette discussion.

En parlant du mur que Titus fit élever pour serrer de plus près Jérusalem, Josèphe dit que ce mur, revenant vers la région boréale, renfermait le sépulcre d’Hérode. C’est la position des cavernes royales.