Page:Chateaubriand - Œuvres complètes, éd. Garnier, 1861, tome 5.djvu/104

Cette page n’a pas encore été corrigée

a déployé dans son travail une rare fidélité, une érudition facile et pourtant profonde, une critique saine, un jugement exquis. Je ne lui ferai qu’un reproche, c’est de parler souvent de Wheler, et de n’écrire le nom de Spon qu’avec une répugnance marquée. Spon vaut bien la peine qu’on parle de lui, quand on cite le compagnon de ses travaux. Chandler, comme savant et voyageur, aurait dû oublier qu’il était Anglais. Il a donné en 1805 un dernier ouvrage sur Athènes, que je n’ai pu me procurer.

Riedesel parcourut le Péloponèse et l’Attique dans l’année 1773 : il a rempli son petit ouvrage de beaucoup de grandes réflexions sur les mœurs, les lois, la religion des Grecs et des Turcs : le baron allemand voyageait dans la Morée trois ans après l’expédition des Russes. Une foule de monuments avaient péri à Sparte, à Argos, à Mégalopolis, par une suite de cette invasion, comme les antiquités d’Athènes ont dû leur dernière destruction à l’expédition des Vénitiens.

Le premier volume du magnifique ouvrage de M. de Choiseul parut au commencement de l’année 1778. Je citerai souvent cet ouvrage, avec les éloges qu’il mérite, dans le cours de mon Itinéraire. J’observe ici seulement que M. de Choiseul n’a point encore donné les monuments de l’Attique et du Péloponèse. L’auteur était à Athènes en 1784 : ce fut, je crois, la même année que M. de Chabert détermina la latitude et la longitude du temple de Minerve.

Les recherches de MM. Foucherot et Fauvel commencent vers l’année 1780, et se prolongent dans les années suivantes. Les Mémoires du dernier voyageur font connaître des lieux et des antiquités jusque alors ignorés. M. Fauvel a été mon hôte à Athènes, et je parlerai ailleurs de ses travaux.

Notre grand helléniste d’Ansse de Villoison parcourut la Grèce à peu près à cette époque : nous n’avons point joui du fruit de ses études.

M. Lechevalier passa quelques moments à Athènes dans l’année 1785.

Le voyage de M. Scrofani115 porte le cachet du siècle, c’est-à-dire qu’il est philosophique, politique, économique, etc. Il est nul pour l’étude de l’antiquité ; mais les observations de l’auteur