Page:Chateaubriand - Œuvres complètes, éd. Garnier, 1861, tome 4.djvu/20

Cette page n’a pas encore été corrigée

Suétone, Tacite, Florus ; les écrivains de l’Histoire Auguste sont remplis de ces détails.

Quant aux curiosités géographiques touchant les Gaules, la Grèce, la Syrie, l’Égypte, elles sont tirées de Jules César, de Diodore de Sicile, de Pline, de Strabon, de Pausanias, de l’Anonyme de Ravenne, de Pomponius Méla, de la Collection des panégyristes, de Libanius dans son Discours à Constantin, et dans son livre intitulé Basilicus, de Sidoine Apollinaire, enfin de mes propres ouvrages.

Pour les mœurs des Francs, des Gaulois et des autres barbares, j’ai lu avec attention, outre les auteurs déjà cités, la Chronique d’Idace, Priscus, Panitès (Fragments sur les ambassade), Julien (première Oraison et le livre des Césars), Agathias et Procope sur les armes des Francs, Grégoire de Tours et les Chroniques, Salvien, Orose, le vénérable Bède, Isidore de Séville, Saxo Grammaticus, l’Edda, l’introduction à l’Histoire de Charles-Quint, les Remarques de Blair sur Ossian, Peloutier, Histoire des Celtes, divers articles de Du Cange, Joinville et Froissard.

Les mœurs des chrétiens primitifs, la formule des actes des martyrs, les différentes cérémonies, la description des églises, sont tirées d’Eusèbe, de Socrate, de Sozomène, de Lactance, des Apologistes, des Actes des Martyrs, de tous les Pères, de Tillemont et de Fleury.

Je prie donc le lecteur, quand il rencontrera quelque chose qui l’arrêtera, de vouloir bien supposer que cette chose n’est pas de mon invention, et que je n’ai eu d’autre vue que de rappeler un trait de mœurs curieux, un monument remarquable, un fait ignoré. Quelquefois aussi, en peignant un personnage de l’époque que j’ai choisie, j’ai fait entrer dans ma peinture un mot, une pensée, tirés des écrits de ce même personnage : non que ce mot et cette pensée fussent dignes d’être cités comme un modèle de beauté et de goût, mais parce qu’ils fixent les temps et les caractères. Tout cela aurait pu sans doute servir de matière à des notes. Mais avant de grossir les volumes, il faut d’abord savoir si mon livre sera lu et si le public ne le trouvera pas déjà trop long.

J’ai commencé les Martyrs à Rome, dès l’année 1802, quelques mois après la publication du Génie du Christianisme. Depuis cette époque je n’ai pas cessé d’y travailler. Les dépouillements que j’ai faits de divers auteurs sont si considérables, que pour les seuls livres des Francs et des Gaulois j’ai rassemblé les matériaux de deux gros volumes. J’ai consulté des amis de goûts différents et de différents principes en littérature. Enfin, non content de toutes ces études, de tous ces sacrifices, de tous ces scrupules, je me suis embarqué,