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retrouver dans l’Hiéroclès de la Bibliothèque de Photius l’Hiéroclès réfuté par Eusèbe [Pour soutenir son opinion, Jonsius dit que cet Eusèbe n’est pas celui de Césarée. (N.d.A.)], sert plutôt à confirmer qu’à détruire l’opinion de Pearson. Dacier, qui, comme l’observe Boileau, veut toujours faire un sage de l’écrivain qu’il traduit [Boloeana. (N.d.A.)], combat le sentiment du savant Pearson ; mais les raisons de Dacier sont faibles, et il est probable que Hiéroclès, persécuteur et auteur du Philaléthés, est aussi l’auteur du Commentaire.

D’abord vicaire des préfets, Hiéroclès devint ensuite gouverneur de la Bithynie. Les Ménées [Menoea magna Groecorum, p. 177, Venet., 1525. (N.d.A.)], saint Epiphane [EPIPHANII Panarium adversus hoereses, p. 717. Lutetiae, 1622. (N.d.A.)], et les actes du martyre de saint Edèse [De Martyr. Palest., cap. IV. EUSEB. (N.d.A.)], prouvent que Hiéroclès fut aussi gouverneur de l’Égypte, où il exerça de grandes cruautés.

Fleury, qui suit ici Lactance en parlant d’Hiéroclès, parle encore d’un autre sophiste qui écrivait dans le même temps contre les chrétiens. Voici le portrait qu’il fait de ce sophiste inconnu :

" Dans le même temps que l’on abattait l’église de Nicomédie, il y eut deux auteurs qui publièrent des écrits contre la religion chrétienne. L’un était philosophe de profession, mais dont les mœurs étaient contraires à la doctrine : en public il commandait la modération, la frugalité, la pauvreté ; mais il aimait l’argent, le plaisir et la dépense, et faisait meilleure chère chez lui qu’au palais : tous ses vices se couvraient par l’extérieur de ses cheveux et de son manteau…. Il publia trois livres contre la religion chrétienne. Il disait d’abord qu’il était du devoir d’un philosophe de remédier aux erreurs des hommes… ; qu’il voulait montrer la lumière de la sagesse à ceux qui ne la voyaient pas, et les guérir de cette obstination qui les faisait souffrir inutilement tant de tourments. Afin que l’on ne doutât pas du motif qui l’excitait, il s’étendait sur les louanges des princes, relevait leur piété et leur sagesse, qui se signalaient même dans la défense de la religion, en réprimant une superstition impie et puérile [Hist. ecclés., liv. VIII, t. II, p. 420, édit in-8 o. Paris, 1717. (N.d.A.)].

La lâcheté de ce sophiste, qui attaquait les chrétiens tandis qu’ils étaient sous le fer du bourreau, révolta les païens mêmes, et il ne reçut pas des empereurs la récompense qu’il en attendait [LACT., Instit., lib. V, cap. IV. p. 470. (N.d.A.)].

Ce caractère, tracé par Lactance, prouve que je n’ai donné à Hiéroclès que