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XII.

POUR LA FÊTE DE MADAME DE ***.


Verneuil, 1812.


De tes amis vois la troupe fidèle
Pour te fêter s’unir à tes enfants :
Tu nous parois toujours fraîche et nouvelle
Comme la fleur qu’ils t’offrent tous les ans.

Par la vertu quand la grâce est produite,
Son charme au temps ne peut être soumis ;
Des jours pour toi nous seuls marquons la fuite :
Tu restes jeune avec de vieux amis.


VERS

trouvés sur le pont du rhone.


Il est minuit, et tu sommeilles ;
Tu dors, et moi je vais mourir.
Que dis-je, hélas ! peut-être que tu veilles !
Pour qui ?… l’enfer me fera moins souffrir.

Demain quand, appuyée au bras de ta conquête,
Lasse de trop d’amour et cherchant le repos,
Tu passeras ce fleuve, avance un peu la tête
Et regarde couler ces flots.