Page:Charrière - Trois femmes, 1798.djvu/89

Cette page a été validée par deux contributeurs.
81

charmez, s’écria Mme. de Vaucourt. Que je suis heureuse ! que vous me rendez heureuse ! Et elle la quitta en pleurant d’attendrissement et de joie.

La nuit fut longue pour la curiosité d’Émilie ; car tout en s’interdisant la moindre question, elle avoit senti l’envie d’en faire de beaucoup d’espèces, et souvent elle avoit craint de blesser, sans le vouloir, une personne du sort et de l’histoire de laquelle elle ne savoit point du tout le fort ni le foible.

À peine étoit-elle levée qu’elle vit venir à elle Mme. de Vaucourt. — Déjeûnons, dit-elle, après cela je parlerai. Le déjeûné fut porté au jardin, où bientôt elles resterent absolument seules.

Je cache mon nom, dit l’étrangère,