Page:Charrière - Trois femmes, 1798.djvu/58

Cette page a été validée par deux contributeurs.
50

je fus donc agréablement surpris de l’aisance avec laquelle se félicitant du bonheur de la voir, il la pria de faire partager son contentement à son pere et à sa mere qui l’attendoient avec impatience. Quel doux spectacle que cette naissante aurore de l’amour, embellissant les deux plus jolies figures du monde !

Émilie plutôt brune que blonde, blanche cependant, un peu pâle ce jour-là, d’une stature au dessus de la médiocre, étoit pleine de grace et de séduction. Si je n’avois su à-peu-près qui elle est, me dit Théobald, pendant qu’Émilie s’éloignoit de nous pour prendre ses gands et son éventail, je lui aurois dit :