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ensemble. Je dis tous les jours à Dieu dans l’Oraison Dominicale : Pardonnez nous nos péchés : je le dis en françois après l’avoir dit en latin. Or cela suppose visiblement que Dieu doit avoir quelque chose à pardonner ; et comme je ne suis ni gourmande, ni menteuse, ni voleuse, ni médisante, je dis à Dieu, pour ainsi dire, pardonnez-moi Henri, ou Pierre, ou Jaques. Dieu ne s’y méprend pas et ne manque pas de me les pardonner, car sa clémence est infinie. Amen ! dit Émilie ; je n’ai plus rien à répondre à un docteur tel que toi.

Vous voilà jolie comme un Ange, dit Josephine, en approchant un miroir : un peu de pâleur que vous avez, ne vous sied même point mal. Je voudrois bien que les gens du château vous vis-