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de rien ; et si le garçon alors a l’esprit et l’humeur d’une fille, la fille l’humeur et l’esprit d’un garçon, je le fais savoir par-tout, et j’espère qu’on en dira beaucoup de pauvretés de moins sur les caractères essentiellement différens et les facultés distinctives des deux sexes. Adieu notre exclusive délicatesse d’imagination, nos lumineux apperçus et ces saillies si heureuses qu’elles atteignent aussi haut que les plus sublimes efforts de la raison : nous serons d’autant moins dispensées de raisonner que nous n’en seront plus jugées incapables. Je n’ai jamais eu foi à nos priviléges ni à nos désavantages naturels, et mille fois j’ai cru avoir démontré la fausseté des uns et des autres, en faisant remarquer à chacun qu’il connois-