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Il me tarde que le Comte revienne. Sa femme m’est à charge. Hors le Roman du jour dont tout le monde parle, elle ne peut rien lire : hors quelques ouvrages de mode elle ne peut rien faire : hors quelques aventures amoureuses ou galantes, elle ne peut s’intéresser à rien. Josephine, qu’elle dédaigne, est en effet trop bonne compagnie pour elle, et quand ce ne seroit pas la situation qui leur est commune et qui la gêne parcequ’elle forceroit la Comtesse à faire asseoir devant elle la Chambrière, je ne crois pas qu’elle en tirât plus de parti qu’elle ne fait. La sage-femme avec son caquet, est de quelque ressource : elle a appris son métier dans des villes où la Comtesse connoît beaucoup de gens et en raconte tant qu’on veut les histoires scandaleuses : mais de tems en tems on trouve qu’elle s’éman-