Page:Charrière - Trois femmes, 1798.djvu/131

Cette page a été validée par deux contributeurs.
123

ruban, je le rendrai sans le déplier ; et s’il s’agissoit de quelque discours galant, je repousserois vigoureusement le cajoleur ; car recevoir, lire, écouter ces choses-là, puis le dire à un mari, c’est très-imprudent pour soi et très-desagréable pour lui ; et quand on les tait, quand on dissimule, le mari et la femme, ou les amans, ou les amis, n’importe ce qu’on est, se deviennent comme des étrangers et n’ont bientôt plus rien à se dire. Au reste, Mademoiselle, j’aurai beau faire, notre union ne battra jamais que d’une aîle ; mais j’ai voulu vous dire mes bonnes intentions et que votre exemple n’est pas perdu pour moi. — Émilie la loua et tâcha de lui donner de l’espoir.

Le jour de la célébration des deux