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penser, Mademoiselle, que je ne respecte pas ces vertus dont j’ai mal parlé dans un moment de désespoir : si vous vous estimez par elles, moi aussi, et je suis bien aise que vous les ayez. Chacun a une vertu à sa manière : la mienne est de tout faire pour vous. Je me suis vouée à vous. Je ferois un faux serment pour vous épargner le moindre mal, comme je mourrois pour vous conserver la vie. Il m’a semblé, quand vos parens sont morts, que Dieu me disoit : Elle n’a plus que toi ; prens-en soin, et fais tout pour elle. Mais j’aime votre candeur, et même sans trop savoir à quoi elle étoit bonne, je me suis surprise à la trouver fort belle. Aller tout droit son chemin dans ses actions et dans ses paroles sans