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des blessures, d’en étancher le sang. Dis-lui : Je pense à toi qui es dans le fond des enfers et je t’envoie mon souffle pour en rafraîchir les flammes. Et puisqu’il y a un jour de résurrection, puisque les supplices ne sont pas éternels, ce jour-là tu lèveras le front et tu répondras : Je fus une sœur de charité qui pansa des blessures. Je suis une femme que tu blessas et qui veut vivre, qui veut guérir et qui ne te connaît plus.

Ce n’est pas ainsi que Pierre parla, ce n’est pas ainsi que Berthe l’entendit, mais ces paroles dominaient l’air alentour de leurs faces et passaient sur eux comme le souffle supérieur de leurs paroles humaines.

Elle demanda de quoi écrire, et comme elle écrivait, c’était encore une folie de fille publique et de femme trompeuse. Elle