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rues n’offrent plus que les quarante sous du hasard et que les sentiments sont lassés, — à deux heures du matin.

Souvent Blanche ramassait près des Halles « son homme » du moment qui ne savait pas toujours où dormir, ou bien qui surveillait les événements de la nuit. Tous trois : lui, Blanche et Berthe couchaient côte à côte, mais Blanche gardait la place du milieu pour lui éviter les contacts qui distraient et parce qu’elle était très jalouse. C’était une nuit collante, avec les soupirs de Blanche, les charges de l’autre et le sommeil bousculé de Berthe. Puis, le matin, le mâle malpropre, les deux femmes et leur odeur s’étiraient, se secouaient et sautaient du lit vers midi. Si Blanche descendait chercher de quoi manger, l’homme resté seul avec Berthe s’emparait de la mi-