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nous séparons et il me semble que nous sommes séparés pour toujours. » Il ne lui venait pas au cœur des poèmes parce qu’il n’en savait pas, mais il lui revenait, une à une, toutes les chansons d’amour qu’il avait entendues. Les plus belles et les plus pures étaient les meilleures. Il eut, plus que jamais, le sentiment de la Beauté. Par-dessus tout, la chanson de Lakmé vient en nous et se pose sur la blessure où nous avions mal. Elle lui Sortait des lèvres comme un cri, comme une haleine et comme une bonne odeur :

Oui, je veux retrouver ton sourire
Et dans tes yeux je veux revoir le ciel.

Mais il vint un jour où Maurice fut encore plus las d’attendre. Depuis quinze jours que Berthe était à l’hôpital, la misère lui semblait déjà longue. Les premiers jours de misère ont des amis et des ressources,