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hautes enseignes dorées que le soleil du jour faisait briller aux balcons, celles du premier étage, celles du second étage et les autres, se perdent dans le noir avec leurs lettres de bois jaune et semblent se reposer. Fleurs et plumes, vente de fonds de commerce, produits alimentaires, tissus, ont fermé leurs volets et se sont tus, boulevard Sébastopol.

C’est l’heure où les passants ne regarderont plus les devantures. La vie nocturne commence, avec d’autres buts. Les voitures ont des lanternes : les fiacres avec des lumières brillantes comme deux yeux de plaisir et les tramways avec un fanal rouge ou vert et avec de mugissements comme une foule pressée. Ils se suivent, se croisent, piétinent et roulent. À l’horizon, vers les Grands Boulevards, l’atmosphère s’éclaire bien plus, s’élève dans le ciel et