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naval, ils se promenaient ensemble dans la foule, lorsque passa une femme à suivre. Il la suivit et resta trois jours sans rentrer.

Plus tard ils se séparèrent, mais il venait de temps à autre la voir et il avait besoin d’argent. C’est alors qu’elle eut pour ami un jeune homme de dix-neuf ans : « Quand je devrais devenir bien vieille, me disait-elle, jamais je n’oublierai ce garçon-là. Ce n’est pas parce qu’il était riche, mais c’est à cause de ce qu’il faisait pour moi. » Il l’aimait avec un bon cœur d’adolescent. Une nuit qu’elle était fatiguée, il la porta dans ses bras depuis la place de la Bastille jusqu’au bout de l’avenue Daumesnil. Il aimait aller chez elle lorsqu’elle était absente parce qu’il mettait sur la table quelque jolie surprise et qu’il pouvait entendre son cri de joie quand elle rentrait. Mon cher ami, ce garçon, servi chez lui par des domesti-