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n’attendait plus que lui pour verser le café. Louis Buisson disait :

— Je suis désorienté. Je t’avais parlé d’une petite bonne avec laquelle j’entretenais une correspondance et j’espérais en elle arrêter mes désirs. Les femmes du peuple sont simples et toutes les femmes sont malléables. Je lui prêtais quelques livres pour la façonner à mon gré. Elle aimait lire. Je me disais : « Elle saura comprendre les choses délicates qui sont l’ordre et le bonheur d’une maison. Le soir, je travaillerai chez nous. Elle coudra en se reposant et je la sentirai à mon côté comme une petite flamme qui brûle. » Voici ce qui est arrivé : avant-hier et hier nous sommes sortis ensemble, sa patronne étant en voyage. Ma petite bonne aime tous les plaisirs et souffre parce qu’elle ne va pas s’amuser au café-concert, danser au bal ou voir les lumières des rues. Il a fallu que je la mène un peu partout et en-