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qui boit des absinthes aux terrasses, innocent et vérolé. De grands sentiments se promenaient en criant, dans les rues, près des gares, comme l’Amour, comme la Foi, comme la Science. On voyait de la joie, les mouvements semblaient des danses, les hommes étaient petits auprès de celui qui songeait, et la Vie riait comme une femme que l’on connaît et que l’on sait conduire.

Tout à coup il se rappela la chanson. Chanson qui consoles, ô vieille chanson des véroles, qui fais de la musique sur les malades, tu nous rends doux et poétiques comme la souffrance des blessés :

De l’hôpital, vieille pratique…

Tu contiens une grande part d’amour et de résignation et tu contiens encore plus que de la résignation. Tu nous mets en croix sur nos calvaires, tu nous montres nos plaies, tu chantes les remèdes et tu ris