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avec des wagons, avec des hommes, des voitures, des bêtes et des caisses, avec la civilisation des usines et des gares, avec tout ce qui roule et tout ce qui s’en va, avec le temps qui passe en hurlant. On dit : Ce sont deux souteneurs qui prennent leur absinthe, et l’on croit que l’absinthe reste calme au cerveau des souteneurs. Maurice avait retrouvé, auprès du Grand Jules, en descendant l’avenue du Maine, sa foi d’homme et marchait en savourant dans sa conscience tout le bien et tout le mal. La science du mal est bonne comme un bon fruit sur la route sèche et nous aide à marcher, entre la vérole et la prison, comme de grands voyageurs sans hypocrisie et sans peur. L’absinthe la remuait, la roulait dans leur cerveau avec de la fièvre et du bonheur. Je suis Maurice qu’on appelle aussi Bubu-de-Montparnasse. Maurice est un homme qui prend les femmes dans sa main