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LES DÉSIRS

— Demain, à six heures. Je viendrai te cher­cher.

Il regarda longuement son ami, puis rassuré sans doute par la franchise de son regard, il ajouta :

— Puis-je inviter Louise ?

— Je n’osais te le demander. Je serai très heureux de la revoir.

Massénac, qui avait l’habitude de se lever à cinq heures depuis qu’il dirigeait le journal, attendit ses amis jusqu’à sept heures.

— Vous êtes en retard, leur dit-il en les aper­cevant.

— La coupable, c’est Louise, répondit Au­guste en désignant sa jeune sœur.

Louise, en talons bas, portait une jupe de laine grise et un maillot de laine jaune qui mou­lait sa poitrine. Elle n’avait pas mis de bas et chaussait de gros souliers de marche. La gros­sièreté de cet accoutrement, calculé pour faire ressortir la finesse du visage et la perfection du corps, produisit son effet sur Pierre. Elle vit son avantage et en profita.

— Je sais que vous n’aimez pas vous encom­brer de jeunes filles quand vous allez pêcher,