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ET LES JOURS

pirée au moment de son mariage avec Marguerite, s’est résorbée devant les succès du jeune homme et fait place à un sentiment d’attente anxieuse. L’industriel prend fort au sérieux l’aventure politique de son gendre. Il lui reconnaît de l’ambition, de l’énergie, des qualités qui autorisent les plus grands espoirs.

La veille, il a conçu un plan pour donner le journal de Deuville à son petit-fils. Il a même préparé la phrase qu’il dira en remettant les titres à Auguste : « Voici quelque chose de plus solide à laisser à ton fils qu’une étude d’avocat de petite ville. »

Sa déception, en apprenant la vente du journal, ne connaît plus de bornes. Il se retient d’injurier Astries dont le bonheur lui paraît un défi.


Pierre veut faire une agréable surprise à Auguste en lui remettant lui-même le premier numéro du journal publié sous sa direction.

— Louise, dit-il, en voyant la jeune fille, j’ai trouvé le moyen de me réconcilier avec Auguste Je viens d’acheter le Progrès.

— Pourquoi ne m’avez-vous pas parlé de votre projet ? lui demande-t-elle.