Page:Charbonneau - Les Désirs et les jours, 1948.djvu/183

Cette page a été validée par deux contributeurs.
183
ET LES JOURS

Deuville. Je n’aime pas beaucoup après cela que tu me fasses la morale.

— Massénac ne te courtise que pour se venger de moi.

— C’est faux. Massénac souffre de ton indifférence ; il ne te déteste pas.

— Mais Louise, j’ai d’autres idées pour toi. Je ne t’en ai jamais parlé, car je veux te laisser libre d’épouser l’homme de ton choix, mais je suis député maintenant, j’ai des relations, je te présenterai d’autres jeunes hommes, Julien Pollender, par exemple.

— Le fils du banquier ?

— Le député de Fontile.

— Je n’épouserai pas un homme pour servir ton ambition.

— Je ne pense qu’à toi.

— Pierre m’aime. Je sais tout ce que tu peux me dire à son sujet. Il n’a pas de secret pour moi.

— Massénac t’a dit qu’il t’aimait ?

— Rassure-toi, il n’a pas encore parlé.

Louise accepte de suivre son frère à Québec où les Prieur reçoivent beaucoup. Julien Pollender est un familier de la maison.