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ET LES JOURS

D’un coup de pied, Bernard fait éclater la charpente du petit coffre qui se vide de son contenu sur le parquet. Il saisit la jeune femme aux cheveux et la frappe au visage, sur le dos, partout où il peut l’atteindre de son bras libre.

— Tu partiras quand je te le dirai, crie-t-il. C’est moi qui suis le maître ici.

Son visage, tuméfié par la colère et l’alcool, semble prêt à éclater. Lucienne, tombée à genoux, sanglote, tout en se tordant pour éviter les puissants moulinets de son agresseur.

— Je vous en prie, dit-elle, quand il est un peu calmé, laissez-moi partir.

— C’est ce salaud de Pierre qui veut te reprendre. Qu’il vienne donc te chercher. Il verra de quel bois je me chauffe. S’il met les pieds ici, je te jure qu’il n’en sortira pas vivant. Toi non plus. Je te conseille de lui dire cela, à ton amoureux.

En parlant, il a lâché prise et tourne autour de la pièce. Lucienne a peur qu’il ne se porte à des actes de violence sur son fils et elle dit pour détourner son attention.

— Laissez-moi partir. Vous ne savez pas ce que vous faites.

— Tu ne sortiras pas d’ici vivante.