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de leur vie, veillant les morts et ne refusant aucune invitation d’être parrain. Enfin, ma conduite ressemblait en tous points à celle des candidats politiques.

— Est-ce ainsi que tu prépares ta candidature ? me demanda en riant mon père.

D’autres personnes partageaient cette opinion. Il vint même une délégation d’un quartier dont mon père possédait presque toutes les maisons, m’offrir de les représenter au conseil municipal.

— Si vous me poussiez à la mairie, répondis-je.

Ils furent offusqués de ma légèreté et s’en retournèrent, non sans avoir vidé plusieurs bouteilles à mes futurs succès.

Avec les humbles, je n’étais pas seulement à l’aise, je me sentais recherché et aimé. Ils avaient l’illusion de s’élever en s’approchant de moi. Il leur suffisait qu’un peu de l’éclat et des privilèges que donne l’argent rejaillît sur eux.

Mon apparence extérieure se ressentait de ce rôle. J’avais le comportement sérieux et réfléchi d’un pasteur protestant. Ce fut François Bonne-