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Voyant l’impression que cette nouvelle, que je pressentais déjà à certains indices, produisait sur moi, Loignon fut pris d’inquiétude.

— Vous savez, Julien, j’ai fait ça pour vous rendre service.

— Venez avec moi chez Vaillant.

Loignon était trop heureux d’assister à une scène comme celle-là. Il me voyait effondré. Je me sentais impuissant, à la veille du congrès, à rallier mes amis. Ce coup détruisait toutes mes illusions.

Vaillant, que je trouvai en plein travail, n’en pouvait croire ses oreilles. Loignon tenait des preuves irrécusables surprises par Bonneville et qui ne nous laissaient aucun doute sur la trahison de l’organisateur.

— Que comptes-tu faire ?

— Je ne puis rien contre les manigances de Chamel, nous ne pourrions pas descendre aussi bas que lui au congrès. Mais nous le battrons au scrutin. Il peut acheter les délégués, mais je lui susciterai deux adversaires dans le parti s’il le faut ; il sera défait.