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plus fort. Je pris le ton le plus dégagé pour demander.

— Elle est venue ?

— Tu sais bien qu’elle ne sort plus. Et elle s’étonne de ne pas avoir de tes nouvelles.

Armande avait-elle trompé ma belle-mère sur nos relations. Je ne comprenais rien. Le lendemain de notre rencontre, dans un moment de dépit, je lui avais écrit que je ne pouvais plus la revoir, ne voulant pas de sa pitié.

— Nous avons rompu, dis-je enfin, en cachant de mon mieux mon embarras.

— Tout ce que je puis te dire, c’est que tu as choisi un beau moment, répondit-elle, d’une voix coupante. Il y a deux mois, tu frémissais en entendant le son de sa voix au téléphone et tu ne l’aimes déjà plus. De toute façon, tu devrais, ne fût-ce que par décence, lui rendre une visite. Elle ne quitte plus la maison.

Il me répugnait de mêler ma belle-mère à mes affaires de sentiments. Je ne répondis rien et ne l’interrogeai pas davantage sur l’état de la jeune fille. J’en avais suffisamment entendu pour