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suivre cette carrière difficile, se borne,

1°. À accorder à leurs honorables fonctions cette considération sans laquelle leur profession n’est bientôt qu’une servitude.

2°. À leur assurer un traitement suffisant pour éloigner tout prétexte de cultiver concurremment une autre profession, et pour écarter loin de leurs occupations journalières le sentiment pénible ou la crainte fondée d’un manque de subsistance.

3°. À présenter à l’instituteur, pour terme d’une longue et honorable carrière, une retraite suffisante pour mettre ses vieux jours à l’abri de l’inquiétude ou des besoins.

Cette retraite est un devoir du Gouvernement vis-à-vis de l’instituteur ; et si elle n’est assurée, si elle n’est suffisante, tout le systême de l’instruction publique pèche par la base, la justice.

Il faut donc que la munificence nationale suive l’instituteur jusque dans sa retraite, et qu’au moins la certitude de jouir de la moitié de ses appointemens lui présente l’avenir, non comme un terme où la misère l’attend, mais comme le repos mérité de ses longues et importantes fatigues.

Le maître d’école doit donc jouir de la