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tous ces monumens élevés par l’ignorance à la superstition.

Les premiers germes de la vérité, jetés dans ces écoles, devaient bientôt s’y développer : quelques traits de lumière, sortis par intervalles du sein des ténèbres, éclairaient depuis long-temps sur des erreurs grossières ; et les guerres civiles sur-tout, montrant au peuple sa force, au clergé et à la noblesse leur dépendance réelle, rendaient nécessaires les progrès des véritables connaissances. Le clergé se vit donc forcé d’admettre la bourgeoisie à participer aux études publiques : il se réserva néanmoins le droit exclusif de l’enseignement et du choix des études.

Ces faibles traces d’instruction, ces légers progrès de l’esprit humain, ces premières conquêtes de la raison sur les préjugés, préparaient peu à peu les élémens d’un véritable systême d’éducation publique ; et ce fut vers le milieu du quinzième siècle qu’il fut permis de donner à l’instruction cet ensemble, cette stabilité, cette étendue, j’ose dire cette liberté, qu’elle n’avait pas eus jusqu’alors.

Le code réformateur du cardinal d’Estouteville parut en 1452 : ce monument, con-