Page:Chaptal - Rapport et projet de loi sur l’Instruction Publique.djvu/42

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
(40)

mais même par suite des dispositions qu’apporte l’élève.

Mais, peut-être, le plus grave inconvénient des méthodes uniformes et prescrites, serait celui de n’exciter aucun effort de la part du professeur de borner ses idées dans le cercle étroit qui lui est tracé ; de refroidir l’enthousiasme nécessaire pour vaincre les dégoûts de l’enseignement, et de ne plus présenter de dédommagement à cet amour de la nouveauté, qui seul peut produire de très-grands effets.

Désigner à chacun le genre de science qu’il doit enseigner, lui marquer le temps qu’il doit donner à l’instruction ; c’est le devoir du Gouvernement : mais tracer la marche des idées, donner des bornes à la pensée et aux moyens de la développer ; c’est le genre de tyrannie le plus insupportable, par cela seul qu’il s’attache à ce que l’homme a de plus indépendant.

On n’a peut-être pas assez réfléchi sur ces principes, lorsqu’on a proposé de composer des livres élémentaires pour l’instruction, à l’enseignement desquels tous les professeurs seraient astreints. C’est, sans y songer, tracer le cercle dont nous venons de parler, et arrêter la marche de l’instruction, sous