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rentré qu’à cinq heures du ſoir ; les jeunes époux & toutes les femmes, ſe ſont rendues chez le Repréſentant, où un banquet leur a été ſervi de ſes mains. Une illumination générale n’a été l’effet d’aucun ordre des corps adminiſtratifs, mais celui de l’enthouſiaſme public.

Ce beau jour a été terminé par un ſpectacle analogue, des danſes.

Il n’eſt perſonne qui n’ait obſervé dans ce jour, combien d’opinion publique s’éclaire ; combien le règne de la philoſophie & de la raison s’affermit ; combien les préjugés, la ſuperſtition & le fanatiſme ſont avilis. Ce n’eſt plus ces quelques individus que la crainte ou la politique traînoient à nos fêtes patriotiques au commencement de la Révolution : c’eſt tout un peuple qui ſe porte avec enthouſiaſme & ſe preſſe autour des emblêmes de ſa liberté : c’eſt tout un peuple qui, dédaignant les préjugés qui l’avoient aſſervis, connoît enfin toute ſa dignité : &, ſemblable au Jupiter de l’Olympe, d’un ſeul regard terrifie ſes ennemis intérieurs ; &, d’un ſeul de ſes mouvemens, fait trembler tous les deſpotes ligués contre lui.


À MONTPELLIER, De l’Imprimerie Révolutionnaire, chez Marat
Bonnariq & Caron Avignon, l’an ſecond de la fondation
de la République, près la Maiſon Commune, N° 62.