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charrue, de l’autre elle preſſoit une gerbe d’épis de blé : à ſes pieds on avoit placé un génie qui manioit des inſtrumens aratoires ; & ſur le ſocle étoient les deux inſcriptions : la vraie Richeſſe… l’Agriculture le premier des arts.

Après l’Agriculture, l’on voyoit un vaiſſeau porté par des matelots, & entouré de marins armés de rames, de voiles, de cordages & de tous les attributs de la navigation. Le commerce marchoit à côté du vaiſſeau, & paroiſſoit s’appuyer ſur une de ſes reſſources les plus étonnantes.

Un grouppe de génies porté par quatre artiſtes, ſuivoit immédiatement. Des ouvriers nombreux, des artiſtes de tous les genres, décorés de leurs habits de travail & ornés de tous leurs outils, compagnons de leur induſtrie, ſe rallioient autour de ces génies. On liſoit pour toute inſcription : les Arts célèbrent nos victoires.

Une preſſe courronnée du buſte de Frankclin, entourée d’Imprimeurs & de Savans, ornée des inſcriptions ſuivantes : j’ai paſſé ma vie à chercher la vérité… Sans la Preſſe, point de Liberté, venoit à la ſuite des arts. Des Imprimeurs décorés de leur coſtume ordinaire, imprimoient ſans interruption & diſtribuoient au peuple des chanſons patriotiques & autres écrits analogues aux circonſtances. Nous devons aux citoyens Rosiere & Cambon, pluſieurs de ces productions agréables.

Succédoit l’image vivante de la Raiſon : une belle femme, ornée de vêtemens ſimples & majestueux comme la Raiſon elle-même, repréſentoit cette Divinité. Elle étoit portée & entourée par la Société Populaire : quarante femmes vêtues à la romaine, embelliſſoient ſon cortége.

La ſtatue de l’Égalité, couronnée de lauriers, & tenans dans ſes mains une équerre, venoit après celle de la Raiſon. Et la réunion de tous les âges, le mélange de tous les états, la confuſion de tous les ſexes, formoit un cortége digne de cette Divinité ſi chère aux Français.