Page:Chaptal - Mes souvenirs sur Napoléon.djvu/375

Cette page a été validée par deux contributeurs.

poléon connaissait mieux sa ville que lui, qui l’administrait depuis dix ans.

En traversant la Belgique, depuis Lille jusqu’à Anvers, Napoléon s’extasiait à chaque instant de la beauté, de la richesse et de l’élégance des villages qu’il traversait. Partout, deux à trois cents demoiselles, vêtues de blanc, ornées de fleurs, et autant de cavaliers montés sur des chevaux superbes, venaient au-devant de lui et de sa femme. Ce fut surtout en entrant dans le beau village de Saint-Nicolas, qui contient 18,080 habitants, qu’il éprouva une de ces émotions qu’il est impossible d’oublier. C’était un jour de marché ; la place, une des plus grandes qu’il y ait au monde, était couverte de blé ; tous les toits et les fenêtres étaient garnis de spectateurs. Napoléon ayant demandé à la municipalité s’ils ne désiraient pas une sous-préfecture et un tribunal, il lui fut répondu que tout cela ne valait pas pour eux un jour de marché.

En traversant l’Escaut, de la tête de Flandre à Anvers, Napoléon demanda quelle était la