Page:Chaptal - Mes souvenirs sur Napoléon.djvu/311

Cette page a été validée par deux contributeurs.

timent qui n’était fondée sur aucune considération de bien public. Cette classe a été malheureusement nombreuse, et elle a donné à la Révolution un caractère d’atrocité qui en a dégradé le motif. Dans le second cas, ce n’était que l’explosion d’une opinion très prononcée pour une meilleure forme de gouvernement, pour le rétablissement des droits du peuple. Et, en cela, tout était noble, sacré, généreux. Cette classe était plus nombreuse, en 1789 et 1790, que la première ; mais, en 1793, elle a été subjuguée par l’autre, qui l’a traitée avec plus de rigueur que les ennemis de toute révolution. Alors la Terreur est devenue la seule divinité de la France, et il est peu d’hommes qui ne lui aient sacrifié, en apparence, leur propre manière de penser et souvent leur conduite. La plupart de ces derniers sont à plaindre, peu à blâmer. Les premiers temps de la Révolution avaient fait connaître les opinions, les seconds ont mis à découvert les caractères.

Lorsque Napoléon arriva à la tête du gouvernement, il conçut le projet de réunir tous