Page:Chaptal - Mes souvenirs sur Napoléon.djvu/269

Cette page a été validée par deux contributeurs.

menaçait de ne pas les payer s’ils ne continuaient à fournir. Plusieurs fois, néanmoins, les fabricants réunis ont refusé le service sous prétexte qu’ils n’en avaient plus les moyens, ou parce que le prix qu’on mettait aux objets de fourniture leur présentait des pertes ; mais le ministre les menaçait alors de s’adresser à des étrangers et d’employer les fonds qui leur étaient dus à ces achats, et par ce moyen il obtenait de nouvelles soumissions. On a vu un de ces ministres changer les dimensions des draps dans la longueur et dans la largeur, commettre de nouvelles demandes d’après ces nouvelles dimensions et faire acheter sous main à 40 et 50 pour 100 de perte pour les fabricants tout ce qui existait dans leurs magasins d’après les anciennes dimensions. Les fabricants furent forcés de souscrire à ce sacrifice, attendu que ces sortes d’étoffes ne convenaient que pour l’habillement du soldat.