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du Saint-Père ; mais, au lieu de se porter aux excès dont il avait souvent menacé le Pape, il disait qu’il attendrait la mort de ce Pontife pour exécuter ses projets.

Jamais, dans le cours de seize années d’un gouvernement orageux, Napoléon n’a rencontré autant de résistance ni éprouvé plus de chagrin que lui en a causé sa querelle avec le Pape. Quelques jours lui suffisaient pour obtenir des premiers potentats de l’Europe tout ce qu’il désirait. Mais toute sa puissance est venue échouer contre l’évêque de Rome. Il n’est pas d’événement dans sa vie qui lui ait plus aliéné l’esprit du peuple que ses démêlés et sa conduite avec le Pape ; de sorte que ce principe de gouvernement sur lequel il avait cru pouvoir appuyer sa puissance s’est tourné contre lui par les résultats qui en ont été la suite.


Napoléon était sans cesse en garde contre l’ambition des généraux et le mécontentement du peuple ; et il était constamment occupé à étouffer l’une et à prévenir l’autre. On l’a vu,