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ce vaste et beau sujet en quatre parties. Dans la première, je m’attachai à faire connaître les différences que nous apportons en naissant. Cette partie, très difficile à traiter, puisqu’il faut se préserver de toute influence étrangère, exigeait des connaissances profondes sur les lois générales de la vitalité ; aussi m’y suis-je appliqué à les présenter toutes dans leur ensemble pour en déduire les modifications qui constituent les différences ou les constitutions individuelles. Dans la deuxième partie, je m’essayai à faire connaître ce qui est dû à l’éducation, que je considérai dans ses effets sur la sensibilité et la mobilité physique, de même que sur l’imagination, la raison et la mémoire. Dans la troisième partie, j’examinai les modifications qu’apportent les climats sur toutes les facultés vitales ; et, dans la quatrième, je tâchai de déterminer l’influence des gouvernements ou de telle éducation politique qui donne un caractère propre à une nation.

Cette thèse volumineuse, écrite en latin, soutenue en cette langue, nourrie de tous les exemples que les écrivains voyageurs, politiques et philosophes m’avaient fournis, fit une grande sensation.

Je fus reçu docteur trois mois après ; mais, poursuivant mes études dans la même direction, je sentis bientôt que ma thèse de bachelier n’était qu’une ébauche ; mes études me présentaient chaque jour de nouveaux faits qui venaient appuyer mes