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sont innombrables) et agricoles (pomme de terre, betterave, indigo tiré du pastel, perfectionnement du régime des assolements et des prairies artificielles, etc.).

Chaptal se complaît dans ce tableau des merveilles réalisées par un peuple dont le travail n’a cessé d’être troublé par les agitations politiques les plus graves de son histoire et par des guerres qui auraient dû l’épuiser. « C’est au milieu de ces tempêtes politiques que les principales découvertes ont pris naissance ; on se demandera un jour comment un peuple, en guerre avec toute l’Europe, séquestré des autres nations, déchiré au dedans par les dissensions civiles, a pu élever son industrie au degré où elle est parvenue… Bloquée de toutes parts, la France s’est vue réduite à ses propres ressources… Ses besoins augmentaient par la nécessité de repousser l’ennemi qui était à ses portes… Le gouvernement fit un appel aux savants, et en un instant le sol se couvrit d’ateliers ; des méthodes plus parfaites et plus expéditives remplacèrent partout les anciennes ; le salpêtre, la poudre, les fusils, les canons, les cuirs, etc., furent préparés et fabriqués par des procédés nouveaux, et la France a fait voir à l’Europe étonnée ce que peut une grande nation éclairée, lorsqu’on attaque son indépendance. »

Ici apparaît clairement un des traits les plus originaux du génie philosophique de Chaptal. Par