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abſolument indiſpensable pour ſe procurer de la bonne eau, & c’eſt là, je crois, le moyen le plus ſimple, le plus ſûr & le moins coûteux.

3.o LA manière de vivre des Habitans de ces Communautés concourt encore à leur donner des maladies. Ils ſont preſque toujours dans l’eau, ſe traînent dans la vaſe, ſoit pour pêcher, ſoit pour tout autre objet, conſervent cette humidité que l’habitude leur a rendue tolérable, & portent avec eux le germe des maladies qui les affligent. Les enfans vont ſe baigner dans le Canal, & s’expoſent aux mêmes cauſes. Ils n’ont aucune propreté dans leurs maiſons, n’emploient aucun moyen pour chaſſer ou corriger l’humidité, quoiqu’ils voient journellement que les perſonnes qui ſe gouvernent avec quelque ſagesse, ſont exemptes de toutes les maladies qui affligent le Peuple.

CE même Peuple, qui n’a plus aucune induſtrie, qui ne connoît plus aucune reſſource, eſt encore grévé d’impoſitions : la propriété de pluſieurs maiſons ruine le Particulier qui en ſupporte les Tailles ; & celui qui prendroit à Frontignan, toutes les maiſons & tout le terrein qu’on voudroit lui donner, feroit à coup sûr une mauvaiſe affaire. Les Habitans de ces Communautés ont été réduits à un huitième en moins d’un demi-ſiècle ; & ce huitième, ſans induſtrie & ſans ſecours, ſupporte toutes les impoſitions que payoit une Ville floriſſante par ſon commerce, ses Habitans & ses poſſeſſions.

L’ADMINISTRATION de cette Province s’occupoit depuis long-temps des moyens de diminuer les impoſitions, & Sa Majesté vient d’accorder, à ſa demande, un ſecours extraordinaire aux Communautés de Vic & de Mireval : il faut eſpérer que les